L’échauffement avant de pelleter, est-ce vraiment nécessaire même après des années de pratique ? La réponse est oui. Tout comme il est nécessaire de réchauffer votre voiture l’hiver avant de partir, il est tout aussi important de préparer votre corps avant l’effort. Pelleter peut être intense pour vos muscles et articulations, et quelques minutes d’échauffement peuvent faire toute la différence pour réduire les risques de blessures. Sabina Samperi, conseillère technique et ergonome, répond à trois questions pour nous rappeler que pelleter, ce n’est pas une question de force.
Via Prévention
Est-ce vraiment nécessaire de s’échauffer pour pelleter ? Ce n’est quand même pas notre première neige au Québec ?
Sabina Samperi
Ah, bien sûr, c’est un peu comme dire : « J’ai déjà conduit sur cette route, je n’ai pas besoin de réchauffer ma voiture ». L’échauffement, c’est crucial, même si on a pelleté des dizaines d’hivers de suite. Pelleter, ça reste une activité physique assez intense qui peut être exigeante pour les muscles, les articulations, le dos, les genoux et les poignets. Ça rend les muscles plus flexibles et les articulations plus souples. Des petits exercices comme des flexions ou des extensions lombaires sont super pour éviter de se retrouver avec un dos qui nous dit « non merci » après dix minutes. Franchement, quelques minutes d’échauffement, c’est rien comparé à la douleur de devoir faire une pause à cause d’un coup de froid ou d’une tendinite. Et croyez-moi, votre dos vous dira merci… mais seulement si vous le préparez avant l’effort.
V.P.
OK, OK, mais ça change quoi de s’échauffer ?
S.S.
L’échauffement avant de pelleter fait une grande différence. Si vous travaillez à froid, les tendons et ligaments sont moins souples et plus vulnérables aux blessures. Sans échauffement, ces structures peuvent subir des microlésions, des déchirures ou des tendinites. Les muscles, eux, sont plus élastiques, mais sans un échauffement, même les plus forts peuvent se faire mal.
Les tendons sont moins capables de se détendre et de se contracter correctement si on les sollicite à froid, ce qui augmente le risque de blessures. L’échauffement permet de bien assouplir les muscles et de préparer les tendons à l’effort, réduisant ainsi les risques de tensions ou de douleurs. Cela améliore également la circulation sanguine, ce qui aide à prévenir les douleurs musculaires après l’activité.
Même si vous êtes en forme, un mauvais échauffement peut provoquer des douleurs et des blessures. En prenant quelques minutes pour s’échauffer, vous maximisez vos chances de bien gérer l’effort et de ne pas vous blesser. Ce n’est pas seulement une question de force, mais de préparation.
V.P.
Comme je suis fort, alors je me dis que je ne peux pas me faire mal. Pas d’accord ?
S.S.
Pelleter, c’est exigeant, même si on pense être aussi fort qu’un lutteur. La force brute seule ne suffit pas pour éviter les blessures. C’est fou, la perception qu’on peut avoir ! L’intensité du travail doit être ajustée en fonction de vos capacités physiques et cardiaques. Ce n’est pas une question de muscles, mais de technique et de gestion de l’effort.
Il est essentiel de respecter les bonnes postures, de ne pas trop forcer en soulevant des charges trop lourdes et de prendre des pauses régulières. Les mouvements répétitifs, même faits par des personnes en forme, peuvent entraîner des blessures. La fatigue accumulée pendant le pelletage augmente aussi le risque de faire un faux mouvement ou d’adopter une mauvaise posture.
Même les personnes les plus en forme peuvent souffrir de douleurs musculaires ou de tendinites si elles négligent la technique. D’où l’importance de bien doser l’effort et d’écouter son corps. N’oubliez pas : un échauffement et des pauses régulières sont vos meilleurs alliés pour éviter de vous faire mal. Alors, avant de foncer tête baissée dans la neige à grands coups de pelle, prenez le temps de vous préparer pour éviter les rendez-vous chez le physiothérapeute.
Tout ce dont on vient de discuter, tout ça est illustré dans la fiche à télécharger : L’ergonomie pour pelleter du bon pied. Parce qu’après tout, on veut profiter de notre belle saison d’hiver sans devoir la passer à récupérer de nos maux.
