
Le 28 septembre dernier, la Fondation de recherche sur les blessures de la route a publié un dossier d’analyse à l’intention des employeurs sur la distraction au volant et politiques en matière de sécurité au travail. Heather Woods-Fry, chercheuse scientifique au sein cette fondation, a bien voulu nous en parler.
Via Prévention
Quels sont les principaux enseignements contenus dans cette étude ?
Heather Woods-Fry
Le coût d’une formation sur la distraction au volant, donnée à tous les travailleurs, est très inférieur aux coûts d’une formation donnée après un accident causé par une distraction. En raison du petit nombre de personnes formées a posteriori et parce que les demandes d’assurance répétées finissent par entraîner des primes beaucoup plus élevées. De nombreuses petites entreprises ne sont pas toujours conscientes des conséquences sur leur dossier.
V.P.
Les petites entreprises sont souvent plus difficiles à sensibiliser sur l’importance des formations préventives. En quoi votre étude pourrait-elle les convaincre de passer à l’action ?
H.W-F.
Notre analyse est très pertinente pour les petites entreprises. Ce sont des mesures qu’elles peuvent adopter. La politique en matière de distraction et une formation sur la sécurité contribuent à créer une culture et cela fait une différence.
V.P.
Quels arguments seraient, pour vous, les plus convaincants pour les amener à agir en prévention sur la distraction au volant ?
H.W-F.
Premièrement, ce sont les coûts de réparation. Et, deuxièmement, les conséquences sur leur dossier d’entreprise auprès du gouvernement et des compagnies d’assurance. Ne pas investir dans la prévention et subir des accidents peut coûter beaucoup plus cher et leur donner des obligations supplémentaires. Si quelqu’un pense que la sécurité est trop coûteuse, il doit comparer avec tous les coûts qu’entraîne un accident du travail.
V.P.
Donc l’argument principal, c’est l’argent ?
H.W-F.
Oui, et aussi la réputation. Tous les employeurs du secteur du transport jouent un rôle important pour réduire le nombre de collisions causées par la distraction au volant. Or, c’est tout le secteur qui paye lorsque les médias reprennent les informations de ce type d’accident. Par exemple, lors de la fermeture de routes, l’image et la réputation de l’ensemble de l’industrie sont entachées. Il donc important, pour les petites comme pour les grandes entreprises, de faire preuve de leadership.
Ne pas investir dans la prévention et subir des accidents peut coûter beaucoup plus cher et leur donner des obligations supplémentaires.
Heather Woods-Fry