D’habitude, c’est lui qui pose les questions. Cette fois-ci, Steve Bouchard, rédacteur en chef du magazine Transport Routier, s’est retrouvé de l’autre côté du micro. Pour nous parler de ce qui a changé dans son travail et dans son magazine depuis le début de la pandémie. Il pense à nous, ses lecteurs. Ça rassure.
Via Prévention
Qu’est-ce qui change dans le travail de rédacteur en chef de Transport Routier au temps de la COVID-19?
Steve Bouchard
Je ne rencontre plus personne alors que 50% de mon temps de travail se passait à l’extérieur du bureau. Je me déplaçais pour des entrevues en personne, des événements de l’industrie, des conférences de presse ou des lancements de produits un peu partout en Amérique du Nord. Je devais ainsi participer à un gros lancement mondial de Volvo en Suède en février. Les déplacements de journalistes de partout dans le monde ont tous été annulés et, 2 ou 3 jours plus tard, on a eu la présentation de presse de façon virtuelle. Et cela s’est vraiment très bien passé. À l’époque, je n’avais jamais entendu parler de l’application Zoom. La réussite de cette formule m’a fait comprendre que nous allions dorénavant travailler en mode vidéo.
V.P.
Comment a évolué le contenu rédactionnel du magazine?
S.B.
Pendant un mois, absolument tout portait sur la Covid-19. Les lecteurs avaient un très grand besoin d’en savoir le plus possible. Transport Routier est la première source d’information de l’industrie pour un très grand nombre de propriétaires et de gestionnaires. Ils se tournent tout naturellement vers nous pour connaître les impacts réels et potentiels de la crise sur leur organisation. La fréquentation de notre site web a augmenté de 25% en mars et nos publications Facebook sont beaucoup plus partagées. Nous avons créé de nouvelles sections, telles que Les héros de la route pour rendre hommage aux camionneurs. Également une section pour fournir des infos pratico-pratiques afin d’aider nos lecteurs dans la gestion de leurs opérations quotidiennes. Chaque jour, les compagnies nous informaient sur la continuité de leurs opérations dans la chaine logistique. La Covid a transféré beaucoup d’actualités et d’activités sur notre site web. Les infos changent chaque jour, c’est super stimulant. Tous les jours on trouve un nouvel angle. Ceci dit, depuis quelques jours, on aborde aussi d’autres types de nouvelles, car il y tout de même une limite au sujet et à ce que les gens sont capables de lire.
V.P.
Est-ce que le magazine est toujours imprimé?
S.B.
Oui, mais on doit y aller avec des numéros combinés, maintenant. Mai-juin deviennent un seul numéro, juillet-août aussi (comme chaque été), et ainsi de suite jusqu’à la fin de l’année. Parce que les revenus publicitaires ont beaucoup diminué. Cette crise se caractérise par l’inconnu. On ne sait pas quand ni à quelle vitesse ça va reprendre. On ne prend pas de risque.
V.P.
Comment voyez-vous les prochaines semaines?
S.B.
La reprise s’amorce. Ce qui va entraîner de gros questionnements sur comment les choses devraient se passer dans les entreprises. Tout le monde a beaucoup de doutes sur ce qu’ils peuvent ou ne peuvent pas faire. Je m’attends à énormément de questions. Nous allons les informer.
V.P.
Vous parlez comme un journaliste de média de proximité…
S.B.
C’est vrai. Normalement, notre ligne éditoriale vise à aider nos lecteurs à être plus sécuritaires, plus efficaces, plus rentables. Aujourd’hui, il faut qu’on soit plus proches des préoccupations des gens.
V.P.
Vous êtes un peu comme le grand frère, dans tout ça.
S.B.
On a toujours dit qu’on cherchait à être le vice-président virtuel des entreprises qui ne peuvent en avoir un. Nous n’oublions pas que 70% de l’industrie est constitué d’entreprises de petites et moyennes flottes. Elles n’ont pas toutes les ressources pour aller chercher tous les types d’information dont elles ont besoin. Ça fait que oui, grand frère, j’aime ça.
C’est vrai. Normalement, notre ligne éditoriale vise à aider nos lecteurs à être plus sécuritaires, plus efficaces, plus rentables.
Steve Bouchard