
Le 16 mai 2023 entre en vigueur la nouvelle norme pour prévenir l’exposition au bruit dans les milieux de travail. Le Règlement sur la santé et la sécurité du travail du Québec fixe le seuil du bruit à 85 dB(A) pour une exposition de 8 heures. Il s’agit d’une baisse de 5 dB(A)1 par rapport au règlement précédent. Le facteur de bissection passe de Q=5 à Q=3. Cela signifie que lorsque le niveau augmentera de 3 dB(A), le temps d’exposition devra diminuer de moitié. Et enfin, le bruit d’impact maximal ne doit jamais excéder 140 dB(C)2.
Les mécaniciens sont quotidiennement exposés au bruit, qui peut être formé par des chocs mécaniques ou par des impulsions répétées. Il peut être généré par les machines (moteurs) ou par l’utilisation d’outils pneumatiques et mécaniques (compresseurs d’air, clés à chocs, pistolets de pulvérisation, marteaux perforateurs, perceuses à percussion). L’environnement de travail, peut jouer un rôle dans la dispersion du bruit. Par exemple, dans une fosse de réparation l’effet de réverbération augmente la persistance du son même après l’interruption de la source du bruit.
Le bruit est défini comme un son indésirable, agressant ou incommodant. Bien que la tolérance au bruit est variable d’une personne à l’autre, les effets dus à l’exposition du bruit peuvent avoir des conséquences graves et irréversibles. Les recherches ont démontré que les personnes exposées au bruit peuvent ressentir du stress, de la fatigue, ou de l’irritabilité. Parmi les effets indésirables sur la santé, il y a les acouphènes, dont 10 à 15 % de la population en souffre. Les acouphènes sont un bruit constant entendu dans l’oreille en l’absence d’une source externe de son.
Selon les statistiques de la CNESST, en 2021, l’exposition au bruit figure comme la deuxième maladie professionnelle quant au nombre de cas indemnisés.
Comment peut-on améliorer le niveau de bruit dans un atelier de mécanique ?
Il est recommandé de commencer la démarche par l’évaluation du niveau de bruit dans l’atelier de mécanique. La CNESST, a développé une calculette qui peut vous aider à analyser le niveau de bruit.
Il existe également une méthode plus rapide d’évaluer le bruit, il suffit de parler à une personne située à un mètre de nous, sans hausser le ton. Si la compréhension est bonne, c’est que le niveau de bruit ambiant est correct. S’il faut crier, une évaluation plus approfondie des niveaux de bruit devra être envisagée.
Pour prendre en charge les environnements bruyants, il est souhaitable de suivre les recommandations de la CNESST, c’est-à-dire d’éliminer le bruit à la source, et si cela n’est pas possible, de prendre les moyens appropriés de réduction du bruit. Finalement, en dernier recours, sensibiliser les travailleurs au port des équipements de protection individuelle. Il s’agit de mettre en place différents moyens de prévention, allant du plus efficace au moins efficace. La somme de ces moyens permettra de réduire le niveau de bruit global.
L’analyse des moyens de prévention à établir, devrait commencer par les solutions qui permettent d’éliminer le bruit à la source. Lorsque l’élimination du bruit à la source s’avère trop complexe ou impossible, il faut mettre en place des moyens qui permettent de réduire et de contrôler la propagation du bruit. Enfin, si le bruit sur les lieux de travail est encore présent, il est nécessaire d’informer les travailleurs sur les effets du bruit sur leur santé et sur l’ajustement correct des protecteurs auditifs.
1 Le décibel A est l’unité de mesure du bruit ajusté à la perception humaine (dBA).
2 Le décibel C, est l’unité de valeur du niveau sonore avec la pondération C. Ce niveau sonore est représentatif de la perception réelle par l’oreille humaine aux sons de forte intensité.
Réduire le bruit et offrir un environnement plus sain permettent de protéger la santé et le bien être des travailleurs, améliorent la rétention des travailleurs et diminuent la perte de productivité.
Tableau des moyens de réduction du bruit | |
1. Prévention à la source | • Vérifier, s’il existe un autre procédé • Changer de machine ou d’outil par d’autres moins bruyants • Apporter des modifications sur les outils (silencieux, contrôle du jet d’air plus précis) |
2. Contrôler la propagation du bruit | • Encoffrer un équipement ou une machine • Entretenir régulièrement les équipements et les machines, pour maintenir leur bon fonctionnement • Isoler les postes de travail et la réduction du temps d’exposition au bruit |
3. Sensibilisation, et port des ÉPI | • Informer les travailleurs aux effets du bruit sur leur santé • Afficher le niveau de bruit des équipements et des outils utilisés • Former les travailleurs au port des protecteurs auditifs |
Vous pouvez également lire cette article dans le magazine Le Transporteur, Printemps 2023, Édité par La fédération des transporteurs par autobus